L'optique la moins chère est du type ménisque, constitué d'une
seule lentille avec
un champ de 60° et une ouverture de f=11 (au mieux, le Wollaston de
Chevallier parfois monté sur les premières chambres de Daguerre avait une
ouverture maximale de f=16). Cette
optique est dotée d'un champ pas trop étroit mais n'est corrigé
d'aucune aberration géométrique et chromatique à pleine ouverture. Il
était donc
nécessaire pour avoir une image
correcte de diaphragmer beaucoup ou de placer différemment le
diaphragme. Plus il est placé en avant et plus l'astigmatisme est
corrigé mais plus la courbure de champ est importante et
inversement. Ce qui, couplé à la surface sensible
qui l'était très peu, donnait des temps de poses pouvant aller jusqu'à
la demi-heure au soleil. Ce type d'objectif extrêmement simple a équipé
nombres d'appareils jusqu'à nos jours, la plupart des Kodak, les
appareils jetables ainsi que les webcam et le téléphones portables. L'utilisation du plastique
rend ces optiques encore plus imbattable question coût, de plus
maintenant les ménisques sont asphériques ce qui corrige la plupart de
leurs défauts.
En 1840 le Hongrois Joseph Petzval, Professeur à Vienne crée le premier
objectif photographique issu d'un calcul, L'objectif à portrait de Petzval, d'un
focale de 165mm ( pour 24° ), pour une ouverture maximale de f=3.5. Cet objectif de
champ étroit mais lumineux est bien corrigé pour ce qui est des
aberrations. Une pose d'une demi-heure se réduit alors à moins d'une
minute, le progrès est énorme. Joseph Petzval vend son invention pour
2000 Florins à Peter Wilhelm Friedrich von Voigtländer
qui fera fortune avec. Il aura une grand carrière en photographie
jusqu'au années 1920, construit par de nombreux fabriquants sous divers
noms et il continue sa carrière sous la forme d'optique de projection.
Cette
objectif est apparu en 1850, fabriqué par la maison
Chevallier. Il est constitué d'un doublet collé qui, s'il corrigeait
partiellement l'astigmatisme et le chromatisme, laissait persister la
coma et la distortion. La position du diaphragme et son ouverture font
varier fortement la netteté, bonne au centre à pleine ouverture mais
médiocre sur les cotés, elle s'améliore avec la fermeture du
diaphragme, mais alors apparaît une forte distorsion. Son champ est de
30° et son ouverture maximum
est de f=12. C'est
en disposant cet objectif de part et d'autre d'un diaphragme
(élimination de la distorsion et forte amélioration de la luminosité
maximale) que seront inventés les objectifs rectilinéaires.
Ils
sont inventés au même moment par Steinhel (Aplanat) en Allemagne et par
Dallmeyer (rapid rectilinear) en Grande-Bretagne en 1860. Il donne
un champs plus large que l'objectif de Petzval (50°) avec une ouverture
de f=8 puis plus tardivement f=6. Il est bien corrigé pour les
aberrations chromatiques et le coma, mais laisse persister
l'astigmatisme. C'est le premiers objectif à corriger la distorsion. Ce type d'optique qui sera disponible à partir de 1866 va dominer le monde de la photographie jusqu'à l'apparition de l'anastigmat qui le supplantera car leur coût de fabrication est
inférieur.Le Goerz Dagor 6.8 de 1892![]() Objectif
extrêmement célèbre à l'époque. Très coté, plus même que les optiques
Zeiss. Est à l'origine d'une famille prolifique jusqu'à l'absorption de
Goerz par Zeiss en 1926. Angle
de 60°. La production continuera quelques temps chez Zeiss et
jusque après la seconde guerre mondiale chez Goerz aux États Unies, car
cette filiale était devenue indépendante en 1926. | Le Zeiss Protar 7.8 de 1893![]() Le
premier Protar est sorti en 1889, il avait 4 lentilles en 2 groupes. Il
est passé à 6 lentilles, asymétrique, puis symétrique utilisable en 2
parties. Angle de 60°. Zeiss avait attaqué le brevet de Goerz et avait
réussi à gagner en Allemagne mais pas ailleurs dans le monde. |
Le triplet de Taylor de 1893![]() Objectif
calculé par Denis Taylor et fabriqué dès l'année suivante par Cooke. Il
est toujours fabriqué. Il est à l'origine d'une grande famille
d'objectif économique comme les Trioplan, Novar, Apotar etc... Angle de 40°. | Le Zeiss Protar serie VII de 1895![]() Voila
le Protar symétrique utilisable avec les 2 groupes (angle de 60°) ou
seulement avec le groupe arrière (angle de 30°). C'est le modèle de base des
Symmar de Schneider Kreuznach du XXeme siècle. |
Le Zeiss Planar de 1897![]() Ouvert
à 3.3 pour un angle de 50°. Ne deviendra réellement apprécié qu'avec
les traitements anti-reflets à la fin des années 1930. Il y avait trop
de surfaces air-verre ce qui diminuait le contraste. | Le Zeiss Tessar de 1902![]() |
Le Ernemann Ernostar de 1922![]() Ouvert à 2 pour un angle de 30°, ce sera l'objectif rapide des années 1920-1930. | Le Zeiss Planar 1.4 de 1927![]() |
Le Schneider Angulon 6.8 de 1931![]() Angle de 70°. C'est un grand angle, que fait il ici?, bonne question, mais j'en avais envie. Cela dit regardez le, il ressemble beaucoup aux autre. De plus il a bonne réputation, et est très compact. | Le Boyer Saphir de 1931![]() Le
vaisseau amiral de la maison Boyer, décliné en diverses versions de 4 à
6 lentilles. Certains ont même une ouverture de f=1. Angle de 30 à 45°. |
Le Schneider Xenar 4.5 de 1931![]() Formule proche du Tessar. Considéré comme meilleur par certains (par moi aussi) mais cela est très contesté. | Le Zeiss sonar f=2 de 1932![]() Descendante de l'ernostar, cette
optique à mobilisée 20 mathématiciens, pendant 2 ans, pour concevoir un
objectif léger, ouvert à 1.5 et moins cher que le Planar.Il est considéré comme un poil moins bon que celui là. |
Le Kodak Ektar de 1939![]() Angle
de 40° pour une ouverture de 1.9. Kodak n'a pas toujours fait du bas de
gamme. Cela a permis à l'industrie Américaine de trouver de bonnes
optiques non Allemandes pendant la guerre. Mais cela ne durera pas. | L'Angenieux f=1 de 1953![]() Modèle
M1 ayant équipé la sonde Ranger IV pour la cartographie de la lune en
1964. C'est un objectif de camera cinéma. Angle de 40°. Le must
de la production Française d'après guerre par une firme existant
toujours mais intégrée au sein d'un grand groupe d'électronique
militaire (Thales). |

Aplanat Peryscop de Steinhel. 1865![]() Ouverture de 40 et un angle de 90°. Le seul vrai grand angle des début de la photographie. | Hypergon de Goerz 1900![]() Angle
de 140° et ouverture de f=22. Objectif d'une surprenante qualité, mais
affligé d'un vignetage énorme nécessitant l'utilisation d'un filtre
tournant masquant le centre durant une partie de l'exposition. |
Topogon de Zeiss 1933![]() Angle de 90° ouverture f=12. Ce type de formule est toujours utilisée dans les grand angles de télémétriques par Cosina/voitglander. | Objectif de robert Hill![]() Angle de 180° ouverture f=22. Le premier fish-eye, il date de 1924. |
| 16mm | 180° | 21mm | 92° | 24mm | 84° |
| 28mm | 75° | 35mm | 63° | 50mm | 47° |
| 85mm | 29° | 100mm | 24° | 135mm | 18° |
| 200mm | 12° | 300mm | 8° | 400mm | 6° |