Le développement des films en cuve

Révélateur
C'est l'étape la plus importante du développement. Elle va permettre de transformer les sels d'argents touchés par la lumière en argent métallique.

Elle va se faire à température ambiante pour nous Européens du Nord, soit au alentour de 20°. Il est classiquement déconseillé de développer avec une température de révélateur inférieure à 17° et supérieure à 25°. La limitation à 25° est due au fait que les temps risquent de devenir trop courts et plus grave que la gélatine du film se gondole. cela pose d'énorme problèmes aux habitants d'une majeure partie de la planète. Heureusement les réfrigérateurs sont là pour abaisser la températures des chimies. La limite basse de 17° est celle ou l'activité chimique du révélateur va être insuffisante pour être efficace. Un petit bain marie suffit à faire remonter la température d'un révélateur trop froid. Les temps de développements sont donnés pour 20°, il existe des tables permettant de corriger un temps donné en fonction de la température réelle du bain, cela évite d'avoir à se caler spécialement à 20° comme par exemple celle d'ilford.

Les temps de développements ne dépendent pas que de la température, mais aussi:
1- Du type de pellicule.
2- De la sensibilité à laquelle elle a été exposée.  (rien ne nous oblige à respecter la sensibilité nominale d'une pellicule, accidentellement ou volontairement).
3- Du type de révélateur.
4- De la dilution du révélateur.
5- De la technique d'agitation adoptée.
Il existe un site très bien fait qui recense un très grand nombre de couples pellicules-révélateurs, mais malheureusement en Anglais, c'est Massive Dev Chart.  A consulter absolument avant de se lancer.

Il est préférable de commencer par une pellicule et un révélateur, pour pouvoir bien maitriser le couple avant d'aller explorer le reste. Un grand classique est pour les révélateur le Kodak D76 (ou l'Ilford ID 11 identique) en poudre.  Il existe en sachets pour 1 litre de solution stock (qui peut-être utilisée tel quelle ou encore plus diluée) ou pour 5 litres. Il faut dissoudre deux composants successivement dans de l'eau chaude et ensuite attendre 24 heures que la dissolution soit totale. Une autre solution est d'utiliser un révélateur liquide (Rodinal, HC 100, Ilford LC 29 etc.....) pour n'avoir à préparer que la quantité nécessaire et immédiatement.
Pourquoi y a t'il autant de révélateurs différend sur le marché? Parce que chacun a une personnalité différente. Certains privilégient la finesse, d'autre le grain, il y en a donc pour tous les gout. Un révélateur tout terrain est parfait pour débuter, le Kodak D76 voir le Xtol sont parfait à mon avis.

L'agitation: Elle est importante car elle permet le renouvellement de la chimie sur les zones actives de la pellicule. Trop peu et le sous-développement guète, trop c'est l'inverse. Classiquement il faut retourner la cuve pendant 30 secondes au début (un retournement prend 2.5 seconde (+/-)) puis 10 seconde toutes les minutes. Il est possible de faire du développement en Noir et Blanc dans des machine à rotation continue avec de bon résultats, mais les temps deviennent très courts. A l'inverse il existe une méthode (le "stand développement" ou développement assis) ou il n'est nécessaire d'agiter légèrement que toute les demi-heures, mais là, le processus peut durer des heures.

Lavage
Je préfère laver le film après le développement plutôt que de faire un bain d'arrêt. Deux rinçages rapides suffisent pour que le gros de révélateur ne viennent user le fixateur.

Fixateur
Cette étape va éliminer les sels d'argent non révélés et donc permettre de voir l'image. Il existe en gros deux type de fixateurs sur le marché, les rapide et les autres. Ils agissent de la même manière et il faut privilégier le moins cher, tout en sachant que leurs capacité en nombre de films pouvant être traités diffère. Personnellement j'utilise du fixateur rapide de marque Ilford qui se présente sous forme d'un liquide à diluer avec 4 fois le volume d'eau à température ambiante. Avec 1 litre de solution de travail (soit 250ml de fixateur concentré) je traite entre 20 et 25 pellicules.
Le fixateur s'épuise et un bon moyen de vérifier sont efficacité et de plonger dedans un morceau d'amorce de pellicule et de noter en combien de temps cette amorce devient transparente. Le temps d'apparition de la transparence doit être multiplié par deux pour obtenir le temps de fixage de la pellicule. Au delà de 2 minutes de clarification le fixateur est à changer.
Le temps de fixage est de 3 à 4 minutes pour une pellicule classique et de 5 à 6 minutes pour une pellicule à grains T (Tmax 100, 400 et 1600, Delta 100, 400 et 3200, Across 100).

Lavage
Cette étape est indispensable pour éliminer toute trace de fixateur qui détruirait le négatif avec les années.
Personnellement j'ai adopté la technique du rinçage en continu, avec un tuyau qui va chercher l'eau au fond de la cuve et qui la sort par siphon. Cette  technique est sans soucis mais consomme beaucoup d'eau. Elle doit durer au moins 10 minutes. Une alternative est de changer l'eau de la cuve toutes les 30 secondes pendant 6 minutes et d'agiter. L'eau ne doit pas être trop froide pour le lavage, 18° est le minimum, sinon les temps s'allongent démesurément.

Je passe ensuite le tout dans une solution de liquide de rinçage final  constitué d'un agent mouillant. Cela évite le maximum de traces au séchage sur la pellicule. Dans mon cas un liquide de rinçage pour machine à laver la vaisselle constitué d'agent mouillant sans aucune trace de conservateur et de parfum suffit.

Voila la spire dégondée avec le film lavé.


séchage avec un contrepoids.



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